Récit de la bataille
Les 3 700 hommes, faisant partie de la 1ère Brigade Française Libre au ordre du général Koenïg, qui s'établissent à Bir Hakeim sont :
- 4 bataillons d'infanterie : dont 2 de légion étrangère (les 2e et 3e bataillons de la 13e demi-brigade de la légion étrangère dont le 1er bataillon appartient à une autre brigade qui n'est pas à Bir Hakeim) et 2 bataillons de coloniaux (le bataillon de marche numéro 2, formé en Oubangui et au Tchad, et un autre bataillon colonial qui vient de beaucoup plus loin, le bataillon du Pacifique, formé en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti). Il faut ajouter un demi bataillon, le bataillon d'infanterie de marine qui fusionnera plus tard avec le bataillon du Pacifique.
- 1 régiment d'artillerie : le 1er régiment d'artillerie coloniale, admirablement commandé, équipé de canons français de 75 mm tractés.
- 1 bataillon de fusiliers marins : spécialisé dans la défense contre les avions, servait à Bir Hakeim l'artillerie anti-aérienne bien équipée de canons de 40 mm automatiques Bofors.
- S'y ajoutent, naturellement , des unités du train, du génie, des transmissions et aussi des services d'intendance, de santé (il y a une antenne du service de santé dans Bir Hakeim), l'essentiel des services de la brigade - dont l'ambulance chirurgicale - restant avec l'échelon arrière.
Le 27 mai 1942, Le général allemand Rommel lance son offensive en direction de Tobrouk, port important et synonyme d'approvisionnement de toute sorte. Mais les quelques troupes de Bir Hakeim peuvent menacer le flanc sud des divisions germano-italiennes.
Ce sont les italiens de la division blindée « Ariete » qui partent écraser Bir Hakeim tandis que les allemands progressent en direction de Tobrouk.
Les chars italiens se heurtent au vaste champ de mine (50000) disposé autour de la position, qui comprend seulement 2 accès libres disposés en chicane, et aux français dans leur trou de combat qui disposent de canons de 25 et de 75.
En deux vagues de cinquante chars, les blindés s'engouffrent dans la position assiégée. A coup de canon, de grenades jetées dans les tourelles, l'attaque est enrayée 32 chars sont détruits et le colonel Prestissimone est capturé, le reste de la division s'enfuie « la queue entre les chars ».
Le 29 mai pensant Bir Hakeim détruit, Rommel accentue sa progression, mais les italiens de la division « Trieste » se heurtent aux mines et aux canons de la légion. En effet les officiers de la division « Ariete » ont préférés ne pas ébruiter leur sévère défaite.
Rommel envoi une de ses meilleures unités, pour mettre un terme à la résistance des français, la 90 Division D'infanterie, plus efficace que les blindés pour infiltrer les champs de mines et déloger les hommes dans les trous de combat.
Le 3 juin après le refus du général Koenïg à l'ultimatum de Rommel, ce dernier veut en finir et envoi en renfort sa 15 ième Division Blindée, des 105, 155, 210 d'artillerie et l'aviation.
Sous 40°C, avec ¼ de litre d'eau par personne et sous un déluge de feu, les français résistent.
Le 6 juin la 90 division légère est de nouveau lancé à l'attaque, Rommel est venu en personne superviser l'assaut, elle échoue à 800 mètres de la redoute de Bir Hakeim.
Après 14 jours et quatorze nuits de combat Koenïg apprend des anglais que le verrou de Bir Hakeim ne sert plus à rien en raison de l'avancée trop importante des allemands.
Le général Koenïg va ordonner de forcer le barrage ennemi et d'évacuer la position assiégée de tout coté et entouré de mines qui n'ont pas encore explosées, des camions anglais attendent les survivants à 7 Km d'ici.
A 10 heures du soir un guetteur allemand aperçoit des centaines d'hommes en camion ou à pied qui traversent les champs de mines sous les tirs de canon et de mitrailleuses.
A 4 heures du matin les premiers éléments parviennent au point de ralliement, toute la journée une colonne mobile anglaise cherchent les survivants, les derniers récupérés à 20 heures sont des fusiliers marin.
Le 11 juin les allemands pénètrent dans Bir Hakeim et découvrent 814 blessés qui n'ont pû participer à la percé, pas un seul combattant valide ne s'est rendu.
Ayant retardé l'offensive de Rommel, les combattants de Bir Hakeim ont permis le décrochage d'une partie des divisions de la VIIIième armée Britannique, ainsi que l'aménagement de la nouvelle ligne de défense d'El Alamein qui fût le point d'arrêt de l'avancée de l'Africa Korps.
Les pertes sont pour les français de 140 tués, 229 blessés, 814 prisonniers (les blessés cités plus haut), 40 canons et coté allemand et italien de 3 300 tués, blessés ou prisonniers, 51 chars, 49 avions, + de 100 véhicules divers détruits.
Furieux des pertes subies, trois fois plus nombreuse que celle des français et du retard de l'offensive, les allemands parlent d'exécuter les prisonniers qui selon eux ne font pas partie d'une armée régulière. Le général de Gaulle réplique sur la BBC, en indiquant que si l'armée allemande effectue un tel acte, il se verrait obligé d'exécuter tous les soldats allemands tombés aux mains de ses troupes. Dans la même journée, la radio allemande assure que les prisonniers de Bir Hakeim seraient traités en soldat, et ils le furent.